Cristiana Mazzoni

Quartiers de gares face à la transition énergétique

Séance 4 : Territoires et déplacements.

Quel sens donner au lien des infrastructures avec le territoire et ses échelles multiples dans les démarches de projet métropolitain durable, en tenant compte du postulat de la transition énergétique ? Quel rôle donner aux gares et équipements ferroviaires, héritiers de la première révolution industrielle, en tenant compte des transformations dues à la révolution numérique ? Comment la discipline de l’architecture urbaine se positionne-t-elle face à ces changements autant techniques que sociétaux ?

La recherche « Tram-train ou l’énergie des courtes distances dans Strasbourg métropole » inscrite dans la troisième session du programme Ignis mutat res, cherche à donner une réponse à ces questions, à partir de trois notions et axes d’investigation : l’énergie, lue comme grandeur inhérente à plusieurs systèmes physiques d’un territoire ; la ville des courtes distances, analysée à partir du modèle polycentrique des villes rhénanes ; le transport versus la mobilité durable, centrée sur le ferroviaire léger (tram-train, tramway) dans son articulation avec les modes de déplacement doux (marche à pied, vélo) et la grande vitesse.

Les résultats ont permis la réalisation de plusieurs scénarios de développement de Strasbourg métropole à l’horizon 2030 (cartes en mouvement et cartes classiques au 1:100.000e, 1:50.000e, etc.), où les transports et la mobilité sont des facteurs de transformation du quotient énergétique du territoire.

Notre position d’architectes-urbanistes face à la transition énergétique et à la planification du territoire intègre à la fois les données techniques (essentiellement socio-économiques) et les perceptions sensibles, la petite et la grande échelle. Nos scénarios exploratoires de développement s’opposent à une démarche de modélisation : ils ne visent pas à établir des schémas préétablis (démarche hypothético-déductive) mais à suggérer des pistes d’action (démarche inductive), vérifiables in fine par des outils de traitement de données (logiciel NEST-TERR). Ces derniers intègrent la notion d’efficacité énergétique, mais aussi celle de résilience. Notre approche transversale se situe à la croisée de la ville intelligente (Smart City) et de la ville sensible (Human City). On peut ainsi valoriser la lenteur et les pauses dans les systèmes métropolitains actuels qui se veulent avant tout efficaces.

Participation au programme de recherche Ignis mutat res, session 3 :

Tram-Train ou l’énergie des courtes distances dans Strasbourg Métropole.
Acteurs, logiques et processus du projet métropolitain durable

Responsable scientifique : Cristiana Mazzoni

Membres de l’équipe : Roberta Borghi, Luna d’Emilio, Jean-Alain Héraud, Anne Jauréguiberry, Cristiana Mazzoni, Florence Rudolf.
Doctorants : Amandine Amat, Andreea Grigorovschi, Mélanie Jaraj, Fan Lang,                    Ali Mafoud, Marie-Christine Welsch

Cristiana Mazzoni

Cristiana Mazzoni est architecte et docteure en urbanisme. Elle est professeure HDR en Ville et territoire à l’Ensa de Strasbourg, où elle dirige le laboratoire de recherche AMUP (EA 7309), le Master en urbanisme ASPU et le Master Franco-Chinois (ENSAS-CAUP-Université de Tongji à Shanghai). Elle est directrice de la Chaire SYSTRA sur les « Mobilités métropolitaines » à l’Université de Tongji. Elle a publié de nombreux articles et ouvrages, dont, aux éditions Parenthèses : La Tendenza. Une avant-garde italienne (1950-1980).

 

Associés à cette intervention :

– Emmanuel Ballot, ingénieur-énergéticien, MAA Ensa Strasbourg

– Roberta Borghi, architecte-urbaniste, MA Ensa Versailles

– Luna d’Emilio, architecte-urbaniste, MAA Ensa Grenoble

– Andrea Grigorovschi, architecte-urbaniste, MAA Ensa Strasbourg