L’énergie marémotrice dans le paysage
Séance 3 : Aménagement urbain et paysager.
Quels rôles peuvent jouer le paysage, l’urbanisme, l’architecture, voire les arts plastiques dans l’acceptabilité des projets marémoteurs ? Telle est la question que nous nous sommes posée dans la recherche menée dans le cadre de la troisième session du programme Ignis mutat res, intitulée « Estuaires et énergie des marées ».
La France a été précurseur en matière d’énergie marémotrice, avec la construction du barrage de la Rance, inauguré en 1966. À cette époque de l’ingénierie triomphante, l’architecture et même le paysage étaient négligés (même si les bâtiments de la centrale sont dus à l’architecte Louis Arretche).
En revanche, un projet de « lagon » marémoteur dans la baie de Swansea (pays de Galles), actuellement dans les dernières phases d’autorisations administratives, se présente comme un projet intégré. Il associe la production d’énergie à d’autres activités, comme l’ostréiculture ou les loisirs nautiques. Les promoteurs du projet mettent en avant l’architecture des équipements et l’intégration paysagère de l’infrastructure. Ils ont notamment pour partenaire Cape Farewell, organisation réunissant artistes et scientifiques, dont le mot d’ordre est : « What does culture have to do with climate change? Everything ».
L’énergie marémotrice, au point mort depuis cinquante ans en France, avec l’intégration d’une multifonctionnalité et un apport paysager et architectural, pourrait-elle suivre, particulièrement en Bretagne ?
Après un état des lieux sur l’énergie marémotrice et ses installations, l’exemple de Swansea Bay permet de cerner des pistes de travail : analyse des blocages et examen de divers types de projets ; reconversion des moulins à marée en mini-centrales (sur le modèle des moulins à eau reconvertis) ; aménagement de barrages ou digues existants (ports désaffectés ou non, réservoirs, digues de protection, etc.), comme à Sihwa (Corée) ou dans certains barrages des Pays-Bas ; enfin lagons marémoteurs comme au pays de Galles.
La méthode comprend diverses phases : inventaire des sites possibles ; faisabilité technique et calculs de rendement ; acceptabilité sociale et économique (rôle de l’architecture, du paysage, de l’urbanisme dans la conception de projets multifonctionnels (intégration de sources d’énergie complémentaires, activités permises par le bassin de retenue – aquaculture, loisirs nautiques, etc.), exploitation des sédiments, valorisation touristique, etc.
Participation au programme de recherche Ignis mutat res, session 3 :
Estuaires et énergies des marées
Responsable scientifique : Marie-Pascale Corcuff
Membres de l’équipe: Vincent Bouvier, Maogan Chaigneau-Normand, Marie-Pascale Corcuff, Gilles Guézo, Yves Guillaume, Alain Jigorel, Dominique Lamandé, Catherine Rannou, Hervé Regnauld, Ewan Sonnic,Renato Saleri, Mahnaz Shah