L’ambiance est dans l’air. Pour une vision anthropomorphique du logement.
Séance 1 : Conception des bâtiments.
L’habitat doit être envisagé dans une densité compatible avec la proximité et la multiplicité des services, l’efficacité de la mutualisation des moyens, la rationalisation des investissements dans les réseaux et la garantie d’une qualité de vie, notamment dans son rapport avec la nature et les espaces partagés. Quels sont les types architecturaux et les formes urbaines adaptés à cette densité, et qui participent à la création d’ambiances stimulantes et appropriées aux usages ? Quels systèmes constructifs et quelles organisations de chantier proposer ? Nous formulons trois hypothèses : 1 – Concevoir le territoire comme un milieu appropriable. 2 – Réapprendre à vivre dehors. Il s’agit de construire moins d’espaces fermés et conditionnés et d’aménager plus d’espaces intermédiaires extérieurs partageables. D’où l’idée d’un territoire où l’espace public se parcourt à pied ; où la surface habitable n’est plus seulement intérieure ; où l’architecture donne sur des espaces extérieurs ayant une grande capacité d’usage et d’appropriation ; où l’inertie et la ventilation naturelle sont privilégiées. 3 – Moduler et partager les flux énergétiques. L’écoconstruction devrait à la fois donner à l’habitant la possibilité de gérer ses rythmes (les siens et ceux en rapport avec les autres organismes) et bâtir en intégrant les questions énergétiques au niveau du fonctionnement des bâtiments (notamment leur mode constructif), du quartier et du territoire.
Plusieurs manières d’agir se dessinent, alors que nous manquons de recul vis-à-vis des mesures scientifiques : 1 – Observer les lieux où la densité humaine est tout à fait vivable aux dires des gens et plus particulièrement leurs rituels de vie. 2 – Réaffirmer que l’habitant ne reçoit pas l’architecture de manière passive et monosensorielle. 3 – Partir du comportement énergétique des gens. 4 – Aller vers un pilotage de l’habitat plus anthropomorphique que technique. Il s’agit de permettre aux citadins de moduler les ambiances de leur environnement et leurs échanges interactifs avec le milieu, avec des dispositifs comme : la façade double peau, les pièces intermédiaires (serres, antichambres, réserves d’espace), les portes et fenêtres doubles… un vocabulaire architectural historique, en fait. Car la modulation des flux pratiquée par l’habitant relève des « savoir-faire » du citadin mais aussi, pour nous, des formes construites de l’habitat de demain. 5 – Tester à l’échelle 1 des prototypes d’habitat. Ainsi, Canopéa, un prototype démonstratif de « nanotour », a été imaginée pour le Solar décathlon 2012.
Olivier Balaÿ
Architecte DPLG (1982), titulaire d’un DEA en Urbanisme (1985), docteur de l’UPMF de Grenoble (1992) et habilité à diriger les recherches (UPMF Grenoble, 2002), Olivier Balaÿ est professeur du champ TPCAU à l’Ensa de Lyon. Il exerce la maîtrise d’œuvre en libéral dès 1982, en tant qu’associé entre 1994 et 2014 (SARL Balaÿ, Boinay, Pierron) et dirige depuis 2015 CASA Architecture Environnement sonore. Depuis 1978, il est également chercheur au Cresson, Laboratoire MCC / UMR CNRS 1563AAU, section 39 depuis 1978. Il a participé à 27 contrats de recherche depuis 1985, et trois R&D sont actuellement en cours.
Pascal Rollet
Architecte DPLG (1985), CEAA Terre (1988), titulaire d’un Master de l’Université de Californie à Berkeley (1988), Pascal Rollet est Professeur TPCAU à l’Ensa de Grenoble. Il exerce la maîtrise d’œuvre en tant qu’associé de Lipsky + Rollet Architectes (SARL) qui a reçu le prix de l’Equerre d’argent 2005. Il est co-directeur de l’unité de recherche AE&CC.